Où es-tu quand le soir est une chambre noire
Mon amour, mon ailleurs, il est des heures creuses
Tant de vaines passions. Je sais ces promenoirs
Où s’attardent l’ennui et ses ombres pleureuses
L’humeur peut inspirer des choses monotones
À ceux qui ont fermé leur cœur à tout bonheur
Sais-tu les airs nouveaux que la brise fredonne
Et qui donnent aux fleurs d’immortelles odeurs
Tout peut être futile à l’être qui sommeille
Dans ses puits intérieurs où la chimère danse
Vois. Les gouttes de pluie autant que le soleil
Font naître du néant la fertile espérance
Mon amour, mon ailleurs, qu’importent les saisons
Le temps fait bien son œuvre, il chasse les tourments
Ton rire flamboyant offre à tout horizon
L’intense volupté des levants rubescents