En Allemagne, en Angleterre et au Québec, le développement durable est depuis longtemps dans les moeurs des entreprises. On perçoit une réelle montée en puissance du Green Marketing dans le discours des entreprises françaises ces dernières années. De l’entreprise responsable, citoyenne ou éco-citoyenne au développement durable, le vocabulaire se développe et les grandes problématiques environnementales (effet de serre, réchauffement de la planète, préservation des espaces naturels) deviennent les préoccupations majeures de l’économie.
De nombreux responsables d’entreprises affirment, aujourd’hui, qu’on ne peut faire de l’économie sans écologie. Simple effet de mode ou réelle prise de conscience ? L’opinion publique est de plus en plus sensible aux discours et aux actions des écologistes et des directives gouvernementales. Les pollutions d’espaces naturels ou les crises épidémiques alimentaires (vache folle ou grippe aviaire) ont favorisé une prise de conscience importante de l’action néfaste de l’homme sur la nature et de ses répercussions sur la sécurité et la qualité de vie de tous.
Les entreprises ont vite compris que le respect de l’environnement est un enjeu. C’est pourquoi elles sont nombreuses à faire du développement durable un vrai projet et non seulement un moyen de vendre plus. La recherche de matériaux respectueux de l’environnement, le traitement sélectif des déchets, l’utilisation des énergies renouvelables, la formation du personnel aux gestes quotidiens écologiques ou le soutien de programmes scientifiques en faveur du reboisement ou de la préservation de la faune et de la flore des forêts tropicales sont autant de facettes de cette politique environnementale intégrée.
Même si le développement durable implique un changement drastique dans la production, cette prise de conscience augure de nouvelles perspectives pour les entreprises, à travers, notamment, la créativité et l’innovation. Ainsi se sont développés de nouveaux produits, les éco-produits, tels que les voitures à moteur hybride, les couches-culottes réutilisables ou le papier peint en papier recyclé. Avec de réels bénéfices pour les marques.
Qu’il soit incitatif ou volontaire, le Marketing vert donne une valeur éthique à l’entreprise et à ses produits. Elle peut se positionner sur de nouvelles niches d’offres de produits et services durables. C’est ce qu’a fait Yves Rocher notamment avec sa gamme de produits Inositol Végétal.
L’intégration du développement dans leur stratégie permet aux entreprises de développer leur créativité, d’innover et de réduire les coûts de production. Avec pour résultats sur le marché : un positionnement différenciant affirmé, reconnu et apprécié, une fidélisation plus importante de sa clientèle et une meilleure valorisation de la marque. Par exemple, en 2005, avec le lancement d’une lampe basse consommation sous le label Green Flagship, pourtant plus chère qu’une ampoule classique, Philips devait doubler son chiffre d’affaires.
Rappelons que plus de deux Français sur trois avouent une préférence pour les
marques ayant une vraie éthique et que plus de 10% de la population
n’hésitent pas à boycotter les entreprises à la source des pollutions. Il appartient donc aux entreprises d’être éco-logique en proposant des produits en cohérence avec leur discours plus vert…
J’avoue qu’au départ, cet engouement quasi hypocrite pour le durable, le « vert » en général, m’agaçait un tantinet. Non pas pour le concept, mais pour ce côté hypocrite.
Mais finalement, le résultat est plutôt bon, et si cela pousse les entreprises à être plus responsable tout en responsabilisant le consommateur-citoyen, alors tant mieux.
Exact. Une étude avait été faite en février 2007, je crois. On y lisait que 68% des Français n’arrivaient pas encore à associer un éco-produit à une marque. Il y a beaucoup de pédagogie à faire pour que l’éco-citoyenneté soit un fait réel.