Faut-il naître ou mourir pour voir l’aube enfin
Dans le ciel rouge et gris nous donner ce destin
Qui porte la Beauté des rêves cristallins
Jusqu’à nos âmes lourdes de siècles d’amnésies
Mais avons-nous compris que la vie nous habite
Et nous livre au néant dès que l’on hérite
Du souffle millénaire dans un jet de lumière
Qui inonde le temps et féconde l’oubli
Les mondes disloqués que l’on a parcourus
Nous reviennent parfois, infimes réminiscences
Quand la mélancolie nous ouvre au déjà vu
Écrase le Présent de ténébreux silences
Parfois désemparé, un être à la dérive
Refuse l’absurdité du Temps trop linéaire
Remonte le courant pour atteindre les rives
De la vie antérieure dont il perçoit l’écho
Pourtant au crépuscule il maudira son sort
Ses espoirs en latence, ses innombrables morts
La seule vérité est dans les cimetières
Nous sommes l’épitaphe gravée sur une tombe