L’individu post-moderne exprime un réel besoin d’autonomie. Pour ce faire, il veut être acteur de sa vie pour pouvoir s’approprier son quotidien. L’expérimentation est alors un moyen d’appropriation. De l’étude sociologique est née une nouvelle approche du consommateur, acteur ou co-auteur de ce qu’il consomme : le knowledge Marketing.
Le knowledge Marketing ou Marketing de procuration propose une nouvelle façon de penser la relation clients-entreprise. En effet, là où le Marketing traditionnel met en place des études pour apprendre sur le client, le K-Marketing fait appel aux consommateurs pour apprendre de lui.
Le knowledge Marketing intègre ainsi le client en amont de l’organisation de la production pour qu’il devienne un co-créateur de la connaissance organisationnelle nous dit Curbatov. Il construit ses projets de consommation dans l’entreprise. Le client devient co-créateur de valeur et d’expériences. Cette approche déjà induite dans l’Empowerment Marketing de la fin des années 90, transforme le consommateur en un consom’acteur qui fait profiter l’entreprise de ses expériences de consommation et de ses compétences individuelles.
La création commune de connaissances peut être intéressante pour l’entreprise et le consommateur : d’un côté, la réduction des coûts d’exploitation, de R&D ; de l’autre, une rémunération pour l’apport de compétences et d’expériences personnelles, des réductions ou des produits de consommation moins chers. Le Studio des Fragrances Galimard, le web parfumé ou même les grandes marques comme Nike ou Smart utilisent le knwoledge Marketing dans la création de leurs offres.
Je trouve le début très paradoxal, même s’il est vrai
Il est étonnant de savoir que l’individu post-moderne exprime un réel besoin d’autonomie alors que nous vivons de plus en plus dans une société liberticide et en regardant de plus près, infantilisante par certains aspects. Paradoxal, car il semble l’accepter. Mais ne nous égarons pas…
"Acteur", un mot phare que l’on retrouve à bien des égards; acteur de sa consommation, acteur de sa prise en charge en matière de santé etc.
"acteur" donc tenant la maîtrise de ses choix entre les mains. Il redevient maître de lui-même, consomme en connaissance, avec plaisir voire (et surtout) avec fierté puisqu’il a participé à l’élaboration du produit, du service.
"C’est moi qui l’ai fait !" disait la pub…
Et le bouche à oreille, le buzz virevoltera bien plus facilement, preuve à l’appui suscitant un intérêt tout autre, incitant d’autres à participer à ce partage des connaissances. Le consommateur est pris en considération.
La gestion des connaissances est étudiée de près ces dernières années, amenant le Knowledge Management qui engendra naturellement le knowledge Marketing. Et ça fonctionne !
Une sorte, pour certains produits, de "personnalisation" plus poussée. Je pense aux T-Shirt personnalisable que l’on trouvait déjà sur Internet il y a quelques années, par exemple. Une production bien plus simple à gérer que les chaussures Nike par exemple, ou de la Smart.
Ce qui me fait aussi penser au "shopping social", mais c’est encore une autre histoire… (je m’égare, je m’égare)
Le knowledge Marketing implique une volonté physique, ce qui sort des nombreux services virtuels qui se bousculent sur Internet. Et le consommateur, en tant qu’acteur, redevient au centre voire au coeur de l’entreprise. C’est une toute autre approche que celle qui émerge aujourd’hui, oui, mais… je pense qu’il ne s’agit que de la face visible de l’iceberg. Certains se sentiront plus à l’aise en apportant leur connaissance, compétence virtuellement, d’autres se sentiront plus impliqués par une présence physique.
Plus à l’aise… Plus impliqué… Je pense que O. Curbatov a ici mis le doigt sur quelque chose de fondamental. La relation client, qui va plus loin que le CRM, me semble importante pour une réelle implication et aboutir sur quelque chose de positif, opérationnel et en réel symbiose. La distance ne permet pas toujours de faire passer tous les éléments, parfois fondamentaux. Ce que, il me semble, n’a pas intégré tous ces réseaux émergeants et concepts de travail, projet collaboratif qui ciblent plus la coopération sans tenir compte de la dimension humaine, réelle, physique. Mais je m’égare encore…
Je ne sais pas si on peut réellement opposer les différents aspects marketings, c’est en étudiant "sur " – "le" consommateur qu’on a pu arriver à cette finalité. L’idée de répondre aux besoins des consommateurs ne me semble pas obsolète, car c’est répondre aux besoins de "participation", "collaboration", "maîtrise", "reconnaissance", "social"… qu’est la mise en place du K-Marketing.
"Donnez du pouvoir aux consommateurs, et voyez vos ventes grimper"
Le « knowledge Marketing » se traduit donc par « Marketing de procuration »… est-ce un euphémisme pour ne pas dire « marketing du fichage des habitudes de consommation » ? Car il s’agit bien de cela ou j’ai mal compris ?
Dans ce cas, c’est aussi le kwoledge Marketing a échelle nationale qu’ont mis en place les équipes Bush avant sa réellection pour diffuser des messages personnalisés (et contradictoires) aux électeurs lors de al précédente campagne…
La notion de procuration fait allusion au fait que l’entreprise confère un pouvoir au client ou consommateur pour agir en son sein à la création de connaissance en vue de produire un produit. Le fichage de consommation est déjà depuis l’invention du Marketing (voir les écrits de Stuart Ewen notamment). Le Marketing politique né des Public Relations à l’américaine travaille pour faire élire un candidat… Ce qui tend à faire de ce dernier un produit parmi tant d’autres ?
Merci pour cet éclaircissement. Et oui, le candidat aux Etats-Unis se vend depuis longtemps comme « un produit parmi tant d’autres » et je dirais même comme un paquet de lessive! Il suffit de voir le « niveau » des spots publicitaires pour s’en convaincre.
Le fait est que de plus en plus le Marketing politique positionne le futur représentant du peuple comme un produit qui a plein dans les poches plein de promesses, qui contrairement à la crème anti-rides, ne les tiendra pas. Non pas parce qu’il ne veut pas les tenir, mais parce que son gouvernement dépend avant tout du soutien des grands piliers économiques. Imaginons simplement la chose suivante : si tous les chômeurs avaient un travail, y aurait-il un si grand trou de la sécu ? Pour revenir au paquet de lessive politique dont tu parles, en est-on si loin en France ?
"L’utilisateur est au centre de la démarche d’innovation"
http://www.ideas-laboratory.com/
bonjour et merci pour vos commentaires,
je me permet de revenir sur des choses fondamentales: l’individu a externalisé son apparition sur la Terre ses fonctions phisiques en des objets (jusqu’au des objets/services de consommation dans notre époque). Evidement, que le retour vers ces fonctions qui l’a envie de retrouver de ré-apprendre, procede par des actions d’apprentissage (individuel, collectif ou organisationnel selon le contexte); d’où le fondement selon lequel, le Knowledge Marketing implique le corp de l’individu dans ce processus d’apprentissage dans les contextes diverses (KM, consommation, vie à la maison, consommation de l’énérgie, etc…)pour retrouver des fonctions physiques perdus via des objets de consommation et de les reconstruire. L’implication physique du client apparait quasi-indispensable pour une apprentissage par le Knowledge Marketing.
Pour la question de "personnalisation", notamement pour des messages de Busch, qui-t-on parlé dans le monde de la "connaissance personnalisée" ? Peut-on parler de Kn-Marketing, pour le prosessus de personnalisation? En revanche la connaissance personnelle, collective, qui est appropriée par des actions ( y compris physiques) de l’individu… à vous s’impliquer…
je travail actuelement sur le "Knowledge Marketing 2.0", pour le reseau d’intelligences de clients, à revoir les fondements classiques du marketing aussi …
à nous de créer une intelligence…
Oleg Curbatov
Knowledge Marketing
La question que vous nous soumettez sur la relation entre personnalisation et knowledge marketing est une problématique à part entière même si je pense que le rapport entre k-marketing et marketing politique est faible. Geoges Perec évoquait déjà dans "Les choses" la relation affective entre le consommateur et ses objets de consommation courante. "Je" n’existerait que par l’objet et la position sociale que cet objet lui procure ? Ne pensez-vous pas que face au marché où l’offre a dépassé la demande, où il y a une sur-offre, l’entreprise a tout à gagner à "s’approprier" ses clients, ses désirs, ses envies, sa vision du monde pour lui proposer en fin de compte du sur mesure, des rêves en kit ? Une façon, comme le fait le web 2.0, de replacer le consommateur au centre de la production ?